L’agripaume, plante de la femme et du cœur

Posté le28/04/2020

Rarement usitée de nos jours au profit de l’aubépine, l’agripaume est pourtant une plante maîtresse en phytothérapie pour soulager les problèmes cardiaques mais aussi, chez la femme, les troubles liés aux menstruations et à la ménopause.

 

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Nom latin : Leonurus cardiaca

Nom commun : Agripaume cardiaque, cardiaire, patte-de-sorcier, queue de lion, herbe aux tonneliers, mélisse sauvage, cheneuse

Famille : Lamiacées

Partie utilisée chez Herbiolys : Partie aérienne fraîche

Protocole de fabrication : Eau de source faiblement minéralisée, alcool de grain bio (sans gluten), partie aérienne d’Agripaume frais bio. Mise en macération immédiate sur le lieu de cueillette, stockage en récipient en verre.

 

 

L’agripaume, injustement chassée de nos jardins

 

L’agripaume est une plante vivace très répandue en France et dans toute l’Europe, on la trouve spontanément au bord des haies et des chemins à basse altitude. Elle peut mesurer 70 centimètres à 1 mètre de haut, voire 1,50 mètre pour les plus grands spécimens, et forme une fois l’été venu d’imposantes sommités fleuries.

 

Ses grandes feuilles largement découpées en cinq lobes profonds et pointus peuvent rappeler une main et lui ont ainsi donné son nom d’usage : « agrius », qui signifie sauvage en latin, et « palma », la palme. Elles ont également inspiré les différents surnoms de l’agripaume, comme la patte-de-sorcier ou la queue de lion.

Cette « très grande et belle plante, très originale » comme la décrit le Dr Aline Mercan, serait arrivée en Europe, notamment en Italie du Nord, depuis l’Asie centrale à la fin du Moyen Âge. Grande sédative, elle est d’ailleurs toujours traditionnellement utilisée comme médicinale dans certaines régions de Sibérie. En France l’agripaume est pourtant aujourd’hui considérée à tort comme une mauvaise herbe, et arrachée sans plus de procès par bien des jardiniers amateurs !

 

Lire aussi : "Dr Aline Mercan, ethnobotaniste et phytothérapeute passionnée par les plantes"

 

 

L’agripaume, reconnue dès le Moyen Âge pour ses vertus sur le cœur

 

A la Renaissance, l’agripaume devient rapidement très populaire pour ses vertus médicinales, notamment parmi les religieux qui la cultivent dans les jardins des monastères, mais aussi chez les médecins et autres apothicaires.

 

Matthiole, médecin italien du XVIème siècle, la cite notamment pour son utilisation contre « les battements et les palpitations cardiaques, les spasmes et les paralysies ». Selon lui, elle est également utilisée à l’époque pour stimuler les écoulements menstruels chez la femme et lutter contre les calculs rénaux.

L’agripaume sera ainsi citée régulièrement dans les ouvrages médicaux de l’époque, et restera jusqu’au XVIIème siècle une plante médicinale de référence pour soigner les troubles cardiaques. Elle tombe ensuite peu à peu dans l’oubli, probablement au profit de l’aubépine, sauf au Royaume-Uni où il en est encore question au début des années 1900.

 

 

L’agripaume, tonique et protectrice du cœur

 

Ce n’est pas un hasard si son nom latin est cardiaca : l’agripaume, on l’a vu, est depuis longtemps reconnue pour ses vertus sur la sphère cardiaque. Anti-spasmodique, elle est notamment indiquée pour tous les troubles cardiaques d’origine nerveuse : palpitations, arythmie cardiaque, tachycardie, extrasystoles...

 

En contribuant à l’équilibre entre cholestérol LDL et HDL et en agissant sur la formation de plaques d’athérome (athérosclérose), l’agripaume participe à diminuer les risques d’infarctus du myocarde. En tant qu’antioxydant, elle protège les cellules du cœur de la destruction.

 

L’agripaume agit en calmant les battements du cœur et en abaissant la pression artérielle, elle est donc aussi utile en cas d’hypertension. Cette propriété la rend également intéressante pour les personnes sujettes aux migraines.

 

Enfin, l’agripaume est un sédatif léger, elle aide à calmer les nerfs et sera ainsi très intéressante lorsque l’état de stress est associé à des sensations de palpitations, de poitrine serrée ou d’hyperventilation.

 

Pour accentuer l’action calmante de l’agripaume, on peut l’associer à d’autres plantes médicinales sédatives comme la Valériane (Valeriana officinalis), l’Aubépine (Crataegus monogyna) ou le Lotier corniculé (Lotus corniculatus).

 

 

L’agripaume, la plante de la femme

 

L’agripaume est également célèbre pour son action sur les troubles menstruels et la ménopause. Son nom anglais, Motherwort, le dit bien : c’est l’herbe de la mère, la plante de la femme en général ! Elle accompagne d’ailleurs la femme depuis l’adolescence jusqu’à la ménopause.

 

L’agripaume peut être utile en cas d’aménorrhée (absence de règles), de cycle peu abondant ou irrégulier car elle provoque les saignements grâce à son action circulatoire et tonique au niveau de l’utérus.

 

On l’utilise également en cas de règles douloureuses grâce son effet spasmolytique. L’action de l’agripaume pourra dans ce cas être complétée par la phytothérapie d’Achillée millefeuille (Achillea millefolium).

 

En tant que sédatif, l’agripaume est intéressante en cas de syndrome prémenstruel caractérisé par des douleurs utérines et lombaires, une tension au niveau des seins, des maux de tête, de la nervosité, de l’anxiété ou encore de l’émotivité...

 

Mais l’agripaume accompagne également la préménopause et la ménopause, notamment en agissant sur les bouffées de chaleur et les sautes d’humeur, toujours grâce à son action sédative et circulatoire. On l’associera dans ce cas à la phytothérapie de Sauge sclarée (Salvia sclarea) ou au bourgeon d’Airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea).

 

Lire aussi : "Les 5 plantes de la ménopause"

 

 

L’agripaume, des actions sur la digestion et la thyroïde

 

L’agripaume présente également des bénéfices sur la digestion. Bien qu’elle appartienne à la famille des Lamiacées tout comme les menthes et la mélisse, c’est plutôt grâce à son côté tonique amer qu’elle sera efficace.

 

L’agripaume sera intéressante pour stimuler la digestion en favorisant la production de bile par le foie. Elle est assez similaire à la phytothérapie de Gentiane jaune (Gentiana lutea) sur ce point.

 

Lire aussi : "Les 4 plantes de la digestion"

 

Riches en tanins, l’extrait hydroalcoolique d’agripaume est également un astringent et peut-être utile pour lutter contre les diarrhées. Son action anti-spasmodique l’indique aussi pour les douleurs intestinales, en cas de gastroentérite par exemple.

 

Enfin, en cas d’hyperthyroïdie, il peut être intéressant d’associer l’agripaume à la phytothérapie de Lycope (Lycopus europaeus) car elle va permettre de diminuer les symptômes au niveau du cœur, notamment les palpitations.

 

Contre-indiquée en cas de grossesse ou de règles très abondantes.

 

 

Voir la phytothérapie d’Agripaume bio

 

 

 

Cet article n’est pas destiné à l’automédication : les conseils cités dans ce texte sont délivrés à titre informatif et ne remplacent en aucun cas un avis ou une prescription médicale. Ils ne sauraient se substituer aux diagnostics et ordonnances délivrés par les médecins qui sont les seuls habilités à délivrer des traitements médicaux thérapeutiques.

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