Migraines menstruelles, comment les accompagner avec la phytothérapie ?

La migraine est une maladie neurologique qui touche environ 15% des adultes, le plus souvent entre 30 et 40 ans. Cela concernerait 10% d’hommes et 20% de femmes. Pour une partie de ces dernières, le facteur déclenchant le plus puissant est le cycle hormonal. Ce sont des migraines menstruelles appelées aussi migraines cataméniales.

Quels sont les symptômes et les facteurs déclenchants ? Quels mécanismes entrent en jeu ? C’est en répondant à ces questions qu’il sera possible de proposer un accompagnement adapté en phytothérapie.

Les symptômes de la migraine

La migraine est une forme de céphalée. Les crises sont récurrentes et peuvent s’accompagner de nausées, de vomissements, d’hypersensibilité à la lumière ou au bruit. Le sujet peut ressentir des battements pulsatiles dans le crâne. Souvent mono latérales, ces douleurs sont parfois bilatérales.

Pour les migraines avec aura, des symptômes supplémentaires s’ajoutent aux précédents : troubles visuels, troubles du langage, troubles moteurs.

Les facteurs déclenchants

Le sujet migraineux est hypersensible aux variations de son environnement et de son état interne. Chez la femme touchée par les migraines cataméniales, ce sont les variations hormonales qui induisent les crises.

Comprendre le mécanisme de la migraine

Il s’agit d’une hyperexcitabilité neuronale. Le facteur déclenchant provoque une constriction trop rapide des vaisseaux sanguins cérébraux. En réaction un neuropeptide vasodilatateur, messager de la douleur et pro-inflammatoire appelé CGRP (anti-calcitonin gene-related peptide) est sécrété. Toute une chaine de réponses se met en place, comme la libération de sérotonine. L’inflammation s’installe et les symptômes de la migraine apparaissent.

La migraine cataméniale

Elle apparait exclusivement au moment des règles et ne s’accompagne pas d’aura. La chute du taux d’oestrogènes dans les jours précédant la venue des règles initie une vasoconstriction des capillaires sanguins et provoque la chaine de réponses neurologiques et vasculaires conduisant aux symptômes.

Accompagner la migraine cataméniale chez la femme adulte

Cinq plantes pour éloigner la crise :

Gemmothérapie de figuier : diminuer le niveau de stress et d’anxiété

Le bourgeon de figuier (Ficus carica), régule une trop grande émotivité. Calmant, il aide à lutter contre l'anxiété́ par une action profonde sur le système neuro-endocrinien. Il permet de limiter les émotions trop fortes et de diminuer la sensibilité aux agents stresseurs. Il calme les palpitations et il est également anti-inflammatoire. Avec la prise de ce bourgeon, les influences externes auront moins d’impact et le risque de migraines sera réduit.

Gemmothérapie d’aulne glutineux : améliorer la circulation cérébrale

Le bourgeon d’aulne glutineux (Alnus glutinosa) est un remède efficace du système circulatoire. Fluidifiant, anti-inflammatoire, anti-spasmodique, il contribue à une bonne circulation vasculaire prévenant ainsi l’apparition de migraine.

Phytothérapie de chardon marie : soutenir le foie dans sa fonction d’élimination

Le foie assure, entre autres, le nettoyage de notre organisme. Il évacue par le biais de la bile une partie de nos déchets métaboliques, dont les hormones sexuelles.  Les feuilles et les semences de chardon-marie (Silybum marianum) possèdent une action cholagogue, cholérétique, antioxydante mais aussi hépatoprotectrice en régénérant les cellules hépatiques. Le bon fonctionnement du foie favorisera non seulement une bonne régulation hormonale mais aussi une bonne gestion des déchets métaboliques de l’inflammation.

Phytothérapie de gattilier :  régulariser le cycle hormonal

Pour le gattilier (Vitex agnus-castus), les recherches ont bien démontré une activité bénéfique sur le syndrome prémenstruel et les irrégularités du cycle. Les sommités fleuries et les fruits sont recommandés comme régulateurs de la balance hormonale. Le gattilier influence à la fois la phase oestrogénique du cycle, en limitant l’effet des œstrogènes, et la phase lutéale, en induisant la sécrétion de progestérone.

Phytothérapie de grande camomille :  éviter la céphalée

Les feuilles et les parties aériennes fleuries de grande camomille (Tanacetum parthenium), appelée aussi partenelle, sont recommandées par l’OMS dans le traitement préventif de la migraine. Ce sont les parthénolides, des lactones sesquiterpéniques comme on en rencontre fréquemment chez les Astéracées, qui sont responsables de ce bénéfice.  L’action anti-inflammatoire se fait par inhibition des prostaglandines ainsi que par la diminution de la production de sérotonine plaquettaire.

Comment mettre l’accompagnement en place ?

En dehors des repas, du 8ème au 21ème jour (inclus) du cycle menstruel diluez 10 gouttes matin et soir dans un fond d’eau peu minéralisée de chacun des cinq extraits de plantes (extraits hydroglycérinés de bourgeons frais et extraits hydro-alcooliques de plantes fraîches).

Testez ce soin sur 3 cycles pour commencer.

Cette proposition est à éviter si vous souffrez d’allergie aux plantes de la famille des Astéracées.

L’hygiène de vie :

La régularité et la stabilité dans l’hygiène de vie ne doivent pas être négligées. Rythme et mode de vie sont à adapter à cette pathologie.

Le sommeil doit être suffisant et régulier. Une activité physique périodique douce semble avoir aussi un impact positif, de même que la relaxation.

Il sera nécessaire de privilégier une alimentation riche en fruits et légumes frais de saison. Le sucre et l’alcool seront à limiter au maximum.

Une semaine avant l’arrivée des règles, il est possible de se supplémenter en huiles de bourrache et d’onagre. Riches en acides gras essentiels, elles participeront à la régulation du cycle menstruel et du système nerveux.

En cas de crise :

Testez l’huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita), antalgique et décongestionnante, en massage aromatique.

Pour cela remplissez une cuillère à café de macérât huileux de camomille matricaire, connu pour soulager les maux de tête, et ajoutez 1 goutte d’huile essentielle de menthe poivrée. Massez délicatement les tempes, le front et la nuque. Prenez soin de ne pas trop vous approcher des yeux et de bien vous laver les mains après l’application.

N’oubliez pas de procéder à un test de tolérance cutanée au pli du coude.

Un café bien fort ? La caféine a en effet démontré sa capacité à calmer la crise de migraine chez des personnes qui n’ont pas trop l’habitude de boire de café.

Rappelons que cette proposition ne permet pas de se substituer au diagnostic ni aux prescriptions d'un médecin, ni aux conseils d'un pharmacien. Aucun traitement médical ne doit être modifié sans l’accord préalable du prescripteur.

Compte-tenu de l’implication hormonale dans cette pathologie, la pilule contraceptive peut causer l’amélioration comme l’accentuation de ces migraines. Il est donc nécessaire de consulter.

Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle