Les plantes compagnes de nos folles soirées

Posté le30/11/2022

L’hiver, nous mangeons plus.

Il y a la physiologie d’abord. Le froid augmente nos dépenses caloriques. Il devient nécessaire d’épaissir la couche isolante de graisse sous-cutanée. L’hiver, le soleil est moins présent. Avec des journées plus courtes et une intensité lumineuse plus faible, nous allons chercher du réconfort avec de bonnes assiettes.

Il y a aussi la culture. Généreux, chauds, conviviaux, nos plats d’hiver sont très différents de ceux d’été.  L’hiver sonne en outre l’heure des fêtes de fin d’année en famille et entre ami(e)s, avec les réveillons de Noël et du jour de l’an. Aux lipides et aux glucides s’ajoutent l’alcool.

Vous redoutez le faste des grandes tablées d’hiver et craignez de souffrir d’une indigestion ou d’une gueule de bois ? Découvrez pourquoi les plantes sont des alliées indispensables à la fois en prévention et en accompagnement de ces folles soirées !

 

L’indigestion, ou crise de foie.

L’indigestion est la conséquence d’un excès alimentaire qui provoque une surcharge digestive pour l’estomac, le foie et l’intestin. Elle se manifeste par un ensemble de symptômes tels que les ballonnements, les nausées, les vomissements et les maux de ventre.

Pour que tout rentre dans l’ordre, sont à privilégier alors des plantes eupeptiques (qui stimulent la production de sucs digestifs), carminatives (qui expulsent les gaz intestinaux), anti-spasmodiques (qui diminuent les crampes), cholérétiques (qui stimulent la formation de la bile par le foie) et cholagogues (qui stimulent l’évacuation de la bile par la vésicule biliaire).

Vous le comprenez, le foie n’est pas le seul impliqué dans la crise de foie !

 

L’intoxication éthylique, ou gueule de bois.

Cette intoxication à l’alcool se traduit par une bouche sèche, un mal-être, des maux de ventre, des vertiges et des nausées associés à une diminution de la vigilance et de la mémoire ainsi que de la fatigue. Pourquoi ? L’alcool, l’éthanol, va agir sur de nombreux mécanismes physiologiques. Dans l’estomac, il stimule la production d’acide ce qui peut entrainer des irritations des muqueuses digestives pour commencer. Après avoir traversé l’intestin grêle, il pénètre dans le flux sanguin et se retrouve dans la circulation. Son action diurétique augmente la miction, provoquant déshydratation et déséquilibre électrolytique. Nos vaisseaux sanguins vont se dilater, la pression diminuer. C’est le foie qui métabolisera l’éthanol et qui sera chargé de son élimination.  Pour ces intoxications ce sont les plantes hépato-protectrices, cholagogues, cholérétiques qui seront choisies.

 

Les 7 plantes incontournables pour les fêtes de fin d’année


Le romarin – Salvia rosmarinus - Lamiacée

Phytothérapie Romarin - Herbiolys

A ce propos, saviez-vous que Rosmarinus officinalis est devenu officiellement Salvia rosmarinus en 2017 ? Il reste néanmoins anti-spasmodique des muscles lisses (comme ceux des voies biliaires), hépato-protecteur (en activant les enzymes impliquées dans la détoxication hépatique) ainsi qu’un excellent cholérétique et anti-oxydant !

Au moment propice, il est possible de faire une cure préventive pour mieux digérer ou de l’utiliser comme remède traitant.

 

La mélisse – Melissa officinalis – Lamiacée

Phytothérapie de Mélisse - Herbiolys

La mélisse possède des propriétés anti-spasmodiques et carminatives, en plus de ses propriétés sédatives. Comme chez le romarin, la présence d’acides phénols serait à l’origine de l’action cholérétique. Cette plante pourra accompagner le soin des troubles digestifs (spasmes, nausées, migraines digestives).

 

Le fenouil – Foeniculum vulgare - Apiacée

Les graines de fenouil font partie des 4 semaines chaudes avec l’anis, le carvi et le cumin. Elles sont utilisées de longue date pour l’accompagnement des troubles digestifs associés à des flatulences et/ou des coliques.

Eupeptique, anti-spasmodique et carminatif, le fenouil pourra accompagner les indigestions assorties de ballonnements douloureux.

 

L’anis – Pimpinella anisum – Apiacée

L’anis est principalement utilisé pour ses propriétés stomachiques, carminatives et contre la mauvaise haleine. Ses propriétés sont proches de celles du fenouil. Il viendra au secours des indigestions assorties d’éructation, d’aérophagie et de coliques venteuses.

 

L’artichaut – Cynara cardunculus var. scolymus – Astéracée

Phytothérapie d'Artichaut - Herbiolys

Il joue un rôle majeur dans la détoxication du foie. Il est cholérétique et cholagogue mais aussi hépato-protecteur. Il préserve la fonction d’élimination du foie ainsi que sa régénération. A trop forte dose il peut entrainer diarrhée et vomissement. Puissant, il est déconseillé chez les enfants de moins de 12ans et chez les sujets souffrants de calculs biliaires. L’artichaut peut s’employer en prévention comme en traitement des excès alimentaires et alcooliques.

 

Le chardon-marie – Silybum marianum – Astéracée

Phytothérapie de Chardon-Marie - Herbiolys

Ses graines stimulent et protègent les fonctions vitales du foie. Les composés qu’elles renferment inhibent l’entrée des produits toxiques dans les hépatocytes. Ils favorisent la mise en réserve et la production de glutathion, un puissant anti-oxydant de la détoxication hépatique. Ils soutiennent également la régénération des hépatocytes.

Les feuilles, dépourvues de lignanes hépatoprotecteurs, possèdent toutefois des propriétés cholagogues et cholérétiques.

En prévention nous pourrons privilégier les graines, et en traitement les feuilles.

 

La fumeterre – Fumaria officinalis – Papaverécée

Phytothérapie de fumeterre - Herbiolys

Un autre de ses noms vernaculaires, « fiel de terre », fait référence à son amertume qui favorise l’expression de la bile et améliore le fonctionnement du foie.  La fumeterre fluidifie la bile en modifiant sa composition. Les alcaloïdes qu’elle renferme lui confèrent un tropisme pour le système nerveux ce qui en fait un bon remède pour les migraines d’origine hépatique. Avec la présence de ces substances, on veillera à limiter son usage dans le temps et à ne pas l’utiliser seule. Pour les fêtes de fin d’année, la fumeterre peut s’utiliser en prévention des repas copieux comme en traitement des gueules de bois.

 

La cure préventive

 

Bien que la raison, la sagesse et la modération restent les meilleurs outils pour éviter toute déconvenue qui viendrait gâcher le plaisir de la fête, il est possible de préparer son système digestif grâce à un trio de plantes incontournables : artichaut / romarin / chardon-marie.

Pendant les 21 jours qui précèdent la période des fêtes vous pourrez prendre 5 gouttes de chaque matin et soir en dehors des repas dans un fond d’eau peu minéralisée.

 

Cette proposition est à éviter si vous souffrez d’allergie aux plantes de la famille des Astéracées et de calculs biliaires. Si tel est le cas, ne conservez que le romarin et comptez 15 gouttes.

 

Vous préférez un mélange tout fait ? Misez sur le complexe de plantes fraîches Digestolys !

Les plantes et bourgeons qui composent ce complexe sont recommandés pour soulager les troubles digestifs. Il contient des plantes cholagogues, cholérétiques, hépato-protectrices, stomachiques et carminatives : artichaut, romarin, menthe, angélique et gentiane.

Dès début décembre et pendant 21j, diluez 15 gouttes dans un fond d’eau peu minéralisée que vous boirez 30min avant le repas du midi et 30min avant le repas du soir.

 

Accompagner la crise

Trop tard, votre enthousiasme a eu raison de votre discernement, vous voilà patraque.

 

Pour la crise de foie :

Composez un mélange d’extraits hydro-alcooliques de romarin, mélisse et fenouil. Vous pourrez compter 15 gouttes, que vous prendrez matin et soir en dehors des repas pendant 7 jours.

Vous pourrez compléter chaque matin avec une cuillère à café d’hydrolat de menthe poivrée Mentha piperita. Équilibrant des activités du pancréas, de la rate et du foie, digestif, antispasmodique et antalgique cet hydrolat participera à votre rétablissement.

 

Pour la "gueule de bois" :

Pour accélérer l’élimination de l’alcool, composez cette fois un mélange artichaut-romarin. Si vous souffrez d’allergie aux Astéracées, remplacez l’artichaut par la fumeterre. Vous réaliserez ce mélange que vous utiliserez de la même façon que précédemment.

Hydratez-vous suffisamment aussi !

Vous pourrez par ailleurs vous supplémenter en vitamines C, B1 et B2 qui contribuent à la régénération du glutathion.

 

Quelques conseils alimentaires

Le premier reste bien entendu de limiter la surcharge et les excès !

L’hydratation doit être suffisante. N’hésitez pas à boire soupes, potages, et tisanes en plus de l’eau. D’autre part cela vous réchauffera.

Une alimentation adaptée aux mois d’hiver passe aussi par la consommation de légumes de la famille des Brassicassés (anciennement Crucifères) : choux, brocoli, cresson, raifort, radis noir. Les composés soufrés qu’ils renferment contribuent à la synthèse de gluthation. L’action sera de surcroit bénéfique pour la détoxification du côlon mais aussi pour la fluidité de la bile et du mucus pulmonaire. Ils sont à consommer crus ou légèrement cuits.

Vous pouvez rajouter des paillettes de levure de bière sur vos plats. Elle possède tout ce qu’il faut pour maintenir le foie en bonne santé : toutes les vitamines du groupe B, la vitamine C, des minéraux et tous les acides aminés essentiels.

Vous pouvez apporter de la vitamine C à votre organisme grâce au fruit de l’églantier, le cynorrhodon. Le soir avant d’aller vous coucher, mettez à tremper 6 fruits secs. Buvez l’eau au réveil.

 

Grandes tablées et repas riches sont l’occasion de la réaffirmation d’une cohésion sociale et familiale. Il serait regrettable de ne pas en profiter pleinement. Je ne peux toutefois que vous inviter à manger et boire dans la limite du raisonnable. Profitez du pouvoir des plantes en prévention plutôt qu’en traitement !

 

Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle

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