Interview de Michel Dubray, nutrithérapeute

Posté le27/02/2020

Avec un long parcours jalonné de multiples expériences, Michel Dubray a un regard intéressant sur la filière des plantes médicinales. Alors qu'il vient de se réinstaller en France, nous retrouvons ce nutrithérapeute herboriste qui nous fait part de ses réflexions, et ses conseils pour ce mois de mars.

 

Michel Dubray, nutrithérapeute

 

 

Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

 

J’ai commencé à m’intéresser aux plantes à l’âge de 19 ans et j’ai maintenant trente ans de pratique derrière moi.

Etabli à la frontière franco-belge, j’ai passé un diplôme d’herboriste et créé une école privée « le temps des plantes » avec un programme de formation sur 2 ans. Je suis également à l’origine d’un magasin de produits naturels et de plantes médicinales « l’univers des simples ». En Belgique, en tant qu’herboriste on a notre place, on travaille en collaboration étroite avec pharmaciens, kinésithérapeutes… Cela durant une douzaine d’années jusqu’à fin 2019.

Depuis, j’ai installé mon cabinet de nutrithérapeute en Charente Maritimes et je travaille à partir de bilans nutritionnel de santé. J‘interviens également au CFPPA de Mirecourt dans les Vosges. J’y enseigne la diététique, la phyto et l’aromathérapie dans le cadre d’une formation de « conseiller en naturopathie en milieu rural » dispensée sur 18 mois. Comme le métier d’herboriste cueilleur, la profession évolue par un biais inattendu.

 

 

En 30 ans, vous avez vu une évolution du secteur des plantes médicinales ?

 

Oui, je perçois une évolution fulgurante. Depuis 10 ans on parle de médecine énergétique, quantique, … Les fleurs de Bach par exemple sont passés dans les mœurs. Avant on passait vraiment pour des illuminés. Je vois également depuis quelques années des jeunes sérieux s’installer en production de plantes. La profession dans son ensemble se structure.

Et tant mieux car le recours aux plantes implique une bonne connaissance des pratiques. La force de l’herboriste c’est la pratique. On néglige parfois l’importance du support (façon de préparer une plante), le véhicule (l’eau, l’alcool, l’huile, le sucre) en lui-même est un remède. Selon la préparation et le dosage nous pouvons obtenir des effets différents voire parfois opposés avec une même plante.

 

 

Comment expliquez-vous l’engouement pour les plantes médicinales ?

 

De nos jours les gens ont envie de se prendre en charge, probablement en parallèle d’un discrédit d’une médecine qui n’écoute pas assez. On assiste à une réhabilitation de la phyto, mais chacun a sa place. L’allopathie est parfois nécessaire, et d’ailleurs si l’on devait remplacer l’aspirine consommée chaque année, il nous faudrait des millions de tonnes de saule.

Il y a trois types de médecine, raisonnée, empirique et dogmatique. L’herboristerie est empirique.

Les plantes s’adaptent au corps, ce n’est pas comme avec des médicaments où c’est l’organisme qui doit s’adapter. Ma vision personnelle c’est que les plantes sont le miroir réflecteur de l’homme, l’arbre est un poumon qui va nous permettre de respirer, il crée « la vie ». La plante se substitue à la régulation que nous avons perdue, autrement dit remplace une fonction défaillante de l’organisme. Seul le monde végétal sait faire cela. C’est la plante qui sait refaire de l’os, des tissus, des nerfs, de la peau,… La plante construit des protéines à partir des acides animés, minéraux etc. que nous déconstruisons en les consommant, et ainsi nous perpétuons cette dynamique de la vie.

 

Parlez-nous de votre actualité ?

 

En plus de l’école où j’interviens, je vais organiser, en septembre un séminaire sur la côte bretonne en co-animation avec Florence Creachcadec phytologue et ethnobotaniste sur l’utilisation des microalgues et des macroalgues marines, alimentaires, cosmétiques, thérapeutiques. Et les 9 et 10 mai, en Charente Maritime j’animerai un stage sur les fleurs de Bach où nous allons, après une sortie botanique, tenter de créer nos propres élixirs.

J’ai également plusieurs ouvrages en préparation dont une vingtaine de fascicules qui abordent la phytothérapie, la gemmothérapie, l’aromathérapie, et dont un sur les élixirs floraux qui s’intitulera :« Les fleurs de l’âme ».

 

 

D’où vient votre intérêt grandissant pour les élixirs floraux ?

 

Ce qui m’intéresse dans l’herboristerie c’est l’approche à la fois physique, biochimique, énergétique et surtout vibratoire, c’est ce qui me passionne actuellement. La formation des plantes est conditionnée par le climat, l’ombre et la lumière, et surtout le sol qui amène des minéraux mais aussi des énergies, des vibrations que l’on retrouve par exemple via les Fleurs de Bach, issues de sols calcaires. On retrouve la notion de terrain et de tempérament.

J’ai eu la chance de travailler avec Jean-Yves Henry sur les profils de réactivité sérique afin de prouver le pouvoir des plantes sur le sang. Les plantes vont jusqu’à nettoyer l’ADN et la mémoire des cellules. Les élixirs floraux ont un aspect qui me fascine. Et lorsque ça fonctionne l’effet est très rapide, un peu comme un barrage qui cède. 

 

 

Vous avez publié le seul livre qui traite des contre-indications des plantes médicinales ?

 

C’était à la demande Thierry Thévenin et de plusieurs producteurs. Beaucoup de pharmaciens se sont montrés intéressés. A l’heure de l’automédication, il devenait plus qu’utile de pouvoir s’appuyer sur un livre précis et documenté. Il a été réédité il y a un peu plus d’un an.

 

 

Dans un autre ouvrage vous avez critiqué la mode des plantes exotiques

 

Oui, je ne suis pas contre les plantes exotiques en tant que telles bien sûr et lorsque l’équivalent n’existe pas, mais les noix de cajou, Argan, chia, avocat et autres me hérissent le poil.

Tout d’abord il y a les conditions d’exploitations, de récolte et de transport. A l’heure du circuit court ça n’a pas de sens d’aller chercher des produits si loin, et je me demande comment on a pu arriver à des extrêmes comme cela. Ensuite il y a un désintérêt pour nos propres espèces qui ne se justifie pas. Dans les Vosges par exemple on ne cueille presque plus les myrtilles, supplantées par le cranberry. De la même manière on voit des milliers de publications concernant les bienfaits de l’Aloès (Aloe Vera) et personne ne s’intéresse plus à la Joubarbe qui a pourtant des propriétés identiques voire supérieures.

C’est d’autant plus regrettable qu’à mon avis les plantes locales seront plus adaptées à l’organisme et au mental en raison de l’influence du terrain, du climat. Une plante transplantée n’aura plus les mêmes propriétés car la plante se transforme pour s’adapter, cela a un impact sur sa composition, son énergie, ses vibrations, sur ses caractéristiques. La pêche par exemple était un fruit impropre à la consommation au moyen âge, car toxique en Perse d’où elle est originaire. Importée en Europe méditerranéenne, elle s’est adoucie jusqu’à devenir comestible. La notion de terroir, de sol, de climat est primordiale, et en France nous avons un tel terroir !

 

 

Comment avez-vous connu le laboratoire Herbiolys ?

 

Dans mes différentes aventures j’ai eu l’occasion de rencontrer une dizaine de cueilleurs/producteurs dont Claire Moucot, Gérard Ducerf, Catherine Castille au moment où ils créaient Herbiolys. A cette époque nous étions peu nombreux avec cette envie d’aller plus loin dans l’univers des plantes. Et d’ailleurs au sein du magasin « L’univers de simples » que nous avons créé, j’ai sans doute été le premier revendeur Herbiolys implanté. A présent c’est mon fils qui a repris la boutique.

 

 

Y-a-t-il une plante que vous affectionnez ou que vous avez plaisir à conseiller ?

 

Ma plante fétiche c’est le myrtillier, fruit ou fleur, antihémorragique et anti héméralopique : il renforce la résistance des vaisseaux capillaires et diminue leur perméabilité, augmente l'acuité visuelle et la vision crépusculaire par régénération du pourpre rétinien, prévient les maladies de l'oeil (rétinopathie diabétique, glaucome et cataracte). C’est un anticolibacillaire puissant (prévention de la carie dentaire), antidiabétique, il agit aussi sur les reins.

Il y a aussi l’angélique, véritable magnésium végétal, la bugle rampante immunomodulante, le lierre terrestre pour les voies respiratoires, la prêle pour la consolidation des fractures que j’ai pu expérimenter chez des personnes âgées et qui fonctionne en cure préventive sur les os.

On redécouvre des pratiques de nos grands-mères. Elles ne savaient pas comment les plantes agissaient mais elles les utilisaient beaucoup et bénéficiaient de leurs propriétés.

 

 

Mars est le mois propice à la détox, au drainage, vos conseils en cette saison ?

 

Je pourrais citer les pissenlits qui sortent, et l’artichaut pour nettoyer le foie. Eventuellement le radis noir. Surtout la sève de bouleau, qui agit de manière bénéfique sur le cœur et le reste de l’organisme ; en particulier pour les hommes (alcaline, acidité). Au sortir de l’hiver il faut éviter les « coups de sang » comme on disait avant, car on a généralement stocké les graisses et la plupart des infarctus ont lieu au printemps.

 

 

Merci de nous avoir consacré un peu de votre temps.

Michel Dubray, nutrithérapeute livres

 

 

 

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