La bruyère commune

Posté le07/12/2022

Le terme bruyère regroupe plus de 800 espèces. Sous ce nom, nous retrouverons principalement deux différents genres de la famille des Ericacées : Erica et Calluna.

Bruyère commune, callune, béruée, fausse bruyère, pétérolle, breuvée ou encore bucane et grosse brande, l’espèce Calluna vulgaris ne manque pas de noms vernaculaires !

Médicinale, ornementale et même tinctoriale, avec un jaune bronze pour les jeunes pousses et jaune mordoré pour les fleurs, la bruyère commune est populaire avec des applications très éloignées les unes des autres. N’est-ce pas là ce qui compose la richesse de nos chères plantes sauvages ?

 

Qui sont les Ericacées ?

 

Sommaire présentation

Les Ericacées comportent plus de 4000 espèces réparties en une centaine de genres. Vous en connaissez plusieurs : ce sont les fameuses myrtilles, airelles et canneberges ! Vous pourriez connaître par ailleurs les gaulthéries, les arbousiers, les rhododendrons ou encore la busserole. Ce nom de famille provient du latin ericaeus qui signifie… bruyère !

 

Un peu de botanique

Le plus souvent ce sont des arbrisseaux et des sous-arbrisseaux. Beaucoup d'espèces se développent sur des sols acides, pauvres en azote et mal drainés. Elles sont présentes en montagne, en lisière de bois, dans des tourbières et des marais.

Le plus souvent, les feuilles sont entières et simples, généralement persistantes. Les inflorescences sont pendantes avec des fleurs soudées en grelot (urcéolées) ou clochette (campanulées).

 

Faire connaissance avec la bruyère commune :


Bruyère commune - Phytothérapie Gemmothérapie Herbiolys 


Comment distinguer le genre Calluna des autres bruyères ?

Calluna vulgaris se distingue par ses feuilles et ses fleurs.

Ses feuilles sont opposées, courtes et en écailles imbriquées. Sa corole est formée de quatre pétales libres et son calice de quatre sépales pétaloïdes, tous rose-mauve plus ou moins intense. Chez les espèces du genre Erica, les feuilles sont verticillées, la corolle en grelot ou en cloche.

Calluna vulgaris est la seule espèce du genre, ce qui pourrait expliquer qu’elle soit rattachée aux « vraies » bruyères, celles du genre Erica.

 

Étymologie, mythes et légendes

Le nom de genre Calluna vient du grec kallúnô, qui signifie « nettoyer, balayer ». Elle fut effectivement utilisée de la même façon que le genêt à balais.

La bruyère est associée à de nombreux mythes et superstitions dans lesquels elle tient toujours un rôle de protection. Les marchands de l’ancienne province de Saintonge, dans l’Ouest, utilisaient la bruyère comme porte-chance pour se protéger des voleurs. Cette superstition serait remontée jusqu’en Bretagne. En Grande-Bretagne, dans le Duché des Cornouailles, elle se plaçait en haut des armoires pour porter bonheur.

Dans les Vosges, un dicton raconte que "si les fleurs couvrent seulement le haut et le bas des tiges, le début et la fin de l'hiver seront rigoureux".

Les landes à bruyères pourraient également abriter des lutins et du petit peuple des esprits de la nature. Les Leprechauns récoltent d’ailleurs les fleurs de bruyère pour réaliser une bière goûteuse dont la recette est gardée secrète !

 

Les usages de la bruyère commune en phytothérapie et gemmothérapie

 

Les applications phytothérapeutiques de la bruyère sont vastes et nombreuses.  En effet elle peut être utilisée dans les affections des reins et des voies urinaires basses, dans l'hypertrophie de la prostate, pour la prophylaxie des calculs rénaux, pour les rhumatismes, les arthrites et la goutte, pour les affections du tractus gastro- intestinal, pour les troubles des voies respiratoires, l'agitation ainsi que pour les troubles du sommeil.

 

Les sommités fleuries de la bruyère commune renferment des tanins, des flavonoïdes, des phénols, des anthocyanes. Elles sont diurétiques, anti-inflammatoires, sédatives, hypotensives.

On y trouve aussi de l’arbutine, un phénol simple présent sous forme hétérosidique (l’arbutoside), qui est un excellent anti-infectieux urinaire. Hydrolysé au niveau des reins, l’arbutoside libère l’arbutine dans le tractus urinaire.

La phytothérapie de bruyère commune dans l’accompagnement de la maladie de la goutte

En prévention, à chaque intersaison, réalisez une cure d’un mélange d’extraits hydro-alcooliques de bruyère commune, de genévrier, de bouleau, de sureau et de frêne. Diurétiques, anti-inflammatoires, uricosuriques (qui limite la réabsorption de l’acide urique au niveau rénal) ces plantes permettront une meilleure élimination de l’acide urique et un meilleur drainage des articulations tout en limitant l’inflammation.

Pour cela, prenez 5 gouttes de chaque plante dans un fond d’eau matin et soir 15 minutes avant les repas pendant 21 jours.

Cette proposition s’accompagnera des règles hygiéno-diététiques habituelles adaptées à cette pathologie.

La phytothérapie de bruyère commune dans les infections urinaires

En cas d’infection urinaire, réalisez un mélange d’extraits hydro-alcooliques de bruyère commune, de reine des près, de lavande vraie, de lamier blanc et de prêle des champs. Anti-infectieuses, antiseptiques, anti-inflammatoires, décongestionnantes du petit bassin et diurétiques, ces plantes soulageront la douleur et neutraliseront l’infection.

Pendant 7 jours, diluez toutes les deux heures 3 gouttes de chaque plante dans un peu d’eau. Passez ensuite à 5 gouttes de chaque deux fois par jours pendant deux semaines.

Complétez ce soin par une huile de massage aromatique. Ajoutez 1 goutte d’huile essentielle d’Origan compact (Origanum compactum) pour 4 pulvérisations de macérât huileux de marronnier d’Inde. Massez deux fois par jour le bas-ventre pendant 21 jours.

La gemmothérapie de bruyère commune pour les troubles de la miction

Le bourgeon de bruyère peut aussi accompagner les troubles de la miction d’origine prostatique chez les hommes de plus de 50 ans.

Réalisez un mélange d’extrait hydro-glycériné de jeunes pousses de bruyère commune et d’extraits hydro-alcooliques de solidage verge d’or et d’épilobe.

Ces plantes réguleront les mécanismes hormonaux et limiteront l’inflammation.

Pendant 21 jours, diluez matin et soir en dehors des repas 5 gouttes de chaque dans un peu d’eau. Après une semaine d’arrêt, reprenez le soin. Procédez ainsi pendant 6 mois.

La gemmothérapie de bruyère commune dans la prévention de lithiase rénale

Des concrétions solides qui se forment dans les reins peuvent obstruer l’uretère. Impuissante au moment de la colique néphrétique, la phytothérapie et la gemmothérapie peuvent prévenir le risque de formation de ces calculs. Ces plantes sont diurétiques, anti-spasmodiques, anti-inflammatoires et adoucissantes.

Réalisez un mélange d’extrait hydro-glycériné de jeunes pousses de bruyère commune avec des extraits hydro-alcooliques d’aubier de tilleul, de barbe de maïs, de solidage verge d’or et de prêle des champs.

A chaque intersaison faites une cure de 21 jours, en diluant matin et soir 5 gouttes de chaque dans un peu d’eau.

 

Heather – Bruyère - Fleurs Dr Bach n°14

 

Absorbés par les soucis, nous recherchons de la compagnie pour parler, pour ne pas être seul, mais nous ne sommes plus disponibles pour écouter les autres avec intérêt ? Cette fleur de Bach aide à porter de nouveau de l'intérêt à l’entourage, à y être attentif. Il permet de mieux vivre la solitude. La bruyère nous aide dans notre évolution : elle nous transforme de l'enfant dépendant d’un public et de compagnie, vers un adulte indépendant capable de rester seul.

Vous vous reconnaissez ? Prenez alors 3 gouttes diluées dans un fond d’eau 3 fois par jour et en dehors des repas pendant 21 jours. Renouvelez si nécessaire après une semaine d’arrêt.

 

Rustique, la bruyère commune est une plante forte et résistante qui est connue en herboristerie pour ses bienfaits antiseptiques urinaires, anti-inflammatoires, diurétiques et drainants. Elle est donc naturellement employée principalement dans les infections urinaires, la prévention des calculs rénaux et les inflammations articulaires qui nécessitent d’augmenter la diurèse.

 

Ces propositions ne permettent pas de se substituer au diagnostic ni aux prescriptions d’un médecin, ni aux conseils d’un pharmacien. Aucun traitement médical ne doit être modifié sans l’accord préalable du prescripteur. En cas d'insuffisance rénale ou autre pathologie rénale, consultez un professionnel de santé.

Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle


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