La phytothérapie de Grande Berce : un tonifiant général

Posté le27/02/2020

A la campagne elle est souvent l’herbe dont on jette des brassées aux lapins tant elle est répandue. Consommée en salade, ou de mille autres façons, la Grande Berce nous intéressera ici pour ses nombreuses vertus : digestives, diurétiques, emménagogues, hypotensives, stimulantes et toniques.

la grande berce - Heracleum sphondylium


Nom latin :  Heracleum sphondylium
Nom commun :  Berce, herbe du diable, patte d’ours, panais de vache, patte d'ours, fausse acanthe, angélique sauvage, herbe à lapins ou encore dans le Sud « charavie ».
Famille :  Apiacées
Utilisée chez Herbiolys : plante entière fraîche
Protocole de fabrication :  Alcool de grain bio (sans gluten), Eau de source peu minéralisée, Grande berce fraîche bio 3% (Heracleum spondylium).


Une plante commune mais peu documentée


La grande berce ou berce commune, aussi appelée berce spondyle ou « patte d’ours », a sans doute hérité son nom scientifique du héros grec Héraclès, associé à un second terme latin qui signifie vertèbre. Heracleum sphondylium est une plante de haute taille, rigide, robuste et poilue. Elle possède ainsi tous les attributs de la virilité. Quant à l'étymologie de son appellation française «  berce », il existe plusieurs hypothèses mais nous pouvons imaginer qu’elle le doit à sa graine en forme de berceau.

La Berce est une grande plante herbacée (de 1 à 2m) que l’on retrouve à peu près dans toute l’Europe. Elle préfère toutefois les endroits frais, ombragés, les prairies humides ou les bordures des cours d’eau, ce qui explique qu’elle soit très présente en France à l’exception de l’extrême Sud où règne un climat méditerranéen.



Apiacées alias ombellifères


De la même famille que la carotte sauvage, le cumin des près, le persil, le céleri, l’angélique, et le laser, la Berce partage avec ces derniers une haute tige rigide coiffée de « bouquets » de fleurs blanches regroupées en petites « ombrelles ».  On parle en réalité d’ombelles (inflorescence où toutes les ramifications du pédoncule supportant la fleur partent du même point de la tige), d’où leur ancienne appellation « d’ombellifères » remplacée désormais par « Apiacées » tiré du latin apium (le céleri). Entre toutes ces espèces, il faut parfois une observation de près pour les distinguer. La Berce possède une tige cannelée et poilue, quant à ses larges feuilles, elles possèdent plusieurs lobes pétiolés.

La grande berce (Heracleum sphondylium) a parfois été supplantée en Europe et jusqu’aux frontières de l’Est de la France, par sa cousine La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) encore plus grande (jusqu’à 3m) plus invasive, et par ailleurs toxique.
Les Apiacées entrent souvent dans le même champ thérapeutique, sélectionnées pour concocter toutes sortes de remèdes afin de stimuler les fonctions digestives (anis vert, coriandre…), de croissance (persil, céleri). Leurs fruits sont riches en octanol, un principe aromatique qui leur vaut toutes ces propriétés.

Usage Thérapeutique de la Berce


Assez peu documentée dans la littérature actuelle, la Berce ou Grande Berce peut être employée en usage externe pour des décoctions de racine qu’on appliquera en compresses afin de traiter les infections cutanées, plaies, œdèmes, abcès, furoncles.

Par voie interne on utilisera ses feuilles fraîches en teinture mère pour lutter contre l’arthrite, les rhumatismes même déformants, mais également pour agir sur les troubles digestifs, troubles menstruels et la baisse de libido principalement chez les hommes.


Une plante qui agit sur les troubles digestifs

Il paraîtrait que l’ours, réputé expert en plantes médicinales, consommerait de la Berce au sortir de son hibernation afin de stimuler sa digestion. Faut-il y voir l'origine de son surnom de "pattes d'ours" ? Toujours est-il que la berce est utilisée pour faciliter la digestion et comme diurétique pour favoriser l'élimination des liquides. Elle est recommandée pour de nombreuses affections de la sphère gastro-intestinale : troubles digestifs, colique, diarrhée, météorisme, entérite, gastrite, etc.



Des vertus hypotensives

La berce possède des vertus sédatives du système nerveux mais aussi hypotensives, c’est-à-dire qu’elle permet de faire baisser la pression artérielle. Racine et feuille seraient connues depuis le Moyen Age pour leurs propriétés calmantes, ce qui leur valait par le passé d’être considérées comme un bon antiépileptique.  Néanmoins c’est avant tout un tonifiant général de l’organisme.


Un aphrodisiaque « bien de chez nous »


Mais c’est surtout pour ses vertus aphrodisiaques que la Grande Berce est réputée depuis le moyen-âge où l’on avait déjà repéré ses graines pour lutter contre l'impuissance masculine. Ainsi certains concoctent un « vin de berce » en faisant macérer toute une journée dans 1 litre de vin rouge 60 g de racines et de feuilles coupées en petits morceaux. Une fois filtrée, cette potion aurait fait preuve de son efficacité, à raison d’un petit verre pris une heure avant les repas.

La Grande Berce est en quelque sorte le « Ginseng d’Europe » parce que de toutes les plantes sauvages à notre disposition en France, elle est l'un des meilleurs aphrodisiaques en cas d'impuissance sexuelle.
Chez la femme, la teinture mère de Grande berce est connue pour ses propriétés emménagogues. En effet elle permet de traiter les troubles menstruels car elle facilite le déclenchement des règles ou aide à régulariser le flux menstruel.


 Précautions :

  • La grande berce ne présente aucune contre-indication. Néanmoins, elle contient des furanocoumarines, des substances toxiques sensibles à la lumière qui peuvent la rendre très allergisante chez les personnes sensibles. Un contact prolongé avec ses feuilles, suivi d'une exposition à la lumière du soleil, peut provoquer des dermatites ou l’apparition de cloques sur la peau.
  • La principale recommandation consiste à bien faire attention de ne pas confondre la Grande Berce avec la Berce du Caucase et la cigüe (Conium maculatum) qui est une plante très toxique.


 Contre-indications : Usage déconseillé chez la femme enceinte et pendant l'allaitement.

Cet article n’est pas destiné à l’automédication : les conseils cités dans ce texte sont délivrés à titre informatif et ne remplacent en aucun cas un avis ou une prescription médicale. Ils ne sauraient se substituer aux diagnostics et ordonnances délivrés par les médecins qui sont les seuls habilités à délivrer des traitements médicaux thérapeutiques.

Crédit photo : Isabelle Calvet-Keller

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