Gemmothérapie, les incroyables bienfaits des bourgeons
Portrait de Mathilde SEZERAT, fondatrice de l’herboristerie HERBATHERA
Nous sommes allés à la rencontre de Mathilde SEZERAT, fondatrice de l’Herboristerie Herbathera qui conseille les produits du Laboratoire Herbiolys dans son herboristerie dans le 12e arrondissement de Paris. Nous partageons avec vous son parcours qu’elle a accepté de nous dévoiler.
Bonjour Mathilde, vous êtes fondatrice de l’Herboristerie Herbathera dans le 12e arrondissement de Paris, pouvez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a amené à créer cette boutique ?
Je suis docteure en pharmacie. Au cours de mon cursus et grâce à un pharmacien et à un professeur qui a parlé dans un de ses cours « d’ethnopharmacologie », j’ai découvert le vaste domaine de la phytothérapie.
J’ai donc participé à un colloque (où est intervenu Thierry Thévenin, porte-parole du Syndicat des S.I.M.P.L.E.S.) qui m’a conforté dans l’idée de vouloir faire un métier dans les plantes médicinales.
Au début j’étais plutôt partie dans l’idée de faire de la recherche sur les plantes médicinales. Mais il y a énormément de contraintes en France alors finalement après mes études j’ai travaillé dans des pharmacies. Très vite j’ai proposé de mettre en place des rayons de phytothérapie à l’intérieur. Mais au bout d’un moment je ne me sentais plus vraiment à ma place et j’ai eu envie de me consacrer entièrement aux plantes médicinales.
Comme les études de pharmacie ne préparent pas vraiment au métier d’herboriste et que les plantes ne sont que très peu abordées, j’ai passé un diplôme universitaire (DU) de phyto-aromathérapie. C’est un diplôme réservé aux personnes du corps médical qui m’a permis de refaire une formation approfondie et très théorique sur les plantes pour compléter mon expérience en pharmacie.
J’ai aussi fait des stages pratiques de cueillette, botanique et gemmothérapie avec l’association Vieilles Racines et Jeunes Pousses créée par Thierry Thévenin. Et après ces formations j’ai ouvert mon herboristerie le 31 avril 2022 à Paris.
Bien sûr je continue à me former notamment avec le livre « Gemmothérapie, les incroyables bienfaits des bourgeons » écrit par Nathalie Macé et qui m’a été offert par Herbiolys. On apprend toujours en Herboristerie, c’est tellement vaste. Je me concentre sur les plantes françaises, notamment dans un souci écologique : 90% des plantes que je vends sont françaises à part certaines huiles essentielles incontournables qu’on ne trouve pas en France.
Pour créer mon herboristerie, j’ai fait appel à un financement participatif qui a super bien marché : j’ai collecté environ 6000€. A tel point que j’ai même été recrutée par la plateforme Kiss Kiss Bank Bank pour présenter mon activité sur leur marché. J’ai aussi été repérée par un grand Monoprix à Paris qui a un stand mettant en avant des projets innovants et écologiques.
Cela m’a permis d’avoir un super local, dans un super quartier, et aussi pas mal de pub !
J’ai reçu beaucoup d’aide de mon entourage dans ce projet. Mon copain qui est architecte m’a aidé pour l’aménagement du magasin, des amis m’ont aidé pour la comptabilité, le graphisme, etc. Heureusement qu’ils étaient là car sans eux je n’aurais sûrement pas pu faire tout ça. Et puis c’était sympa de pouvoir les impliquer dans ce projet d’herboristerie avec moi.
Quels types de produits commercialisez-vous dans votre magasin ?
Je propose des plantes sèches (plus de soixante-dix), des plantes en vracs simples ou des mélanges sur-mesure. Je commercialise aussi des teintures mères, de la gemmothérapie, des poudres (conditionnées dans des gélules avec un grammage bien particulier pour respecter les posologies), des huiles essentielles, des eaux florales, des huiles végétales et des ampoules. L’important pour moi est d’adapter la forme au client. Certaines personnes préfèrent les tisanes, d’autres les gélules ou encore les teintures mères. Et j’ai une gamme de cosmétiques avec des savons, des sels de bain, des baumes, des shampoings et aussi des kits « hygiène bébé ».
Je fais aussi des ateliers au sein de l’herboristerie. J’aborde deux thèmes différents par mois ; le mois dernier c’étaient « les maux féminins » et « la gestion du stress et de la fatigue ».
Ce sont des ateliers d’une heure et demie où je présente d’abord les pathologies des thèmes concernés, l’idée étant de les vulgariser au maximum pour le grand public. Puis j’introduis les plantes, je donne des outils de compréhension des plantes (d’ailleurs chacun repart avec un livret explicatif d’une vingtaine de pages à la fin de l’atelier) et la dernière demi-heure chacun fait son mélange de plantes et crée sa propre tisane en bon apprentie herboriste pour la ramener ensuite à la maison.
Je fais seulement des ateliers en petits comités par groupes de 8 personnes maximum. Ils sont facturés 30€ par personne. J’ai fait mes tous premiers ateliers au mois d’août et ils ont très bien fonctionné.
Dans le futur, j’aimerais proposer des ateliers de sensibilisation auprès des enfants et faire des formations sous forme de présentation dans les écoles. Les enfants sont souvent très curieux du monde des plantes et je trouve important et intéressant de les initier tôt.
Quelle est votre plante préférée et pourquoi ?
La plante que j’affectionne particulièrement est l’ortie. C’est une plante « un peu magique » du fait de sa composition, même si c’est une plante un peu mal-aimée à la base, elle permet de toucher beaucoup d’indications thérapeutiques. Et surtout ce n’est pas une plante en voie de disparition, elle pousse partout en France.
En gemmothérapie, j’aime beaucoup le framboisier, déjà pour son goût et bien sûr parce qu’il est très intéressant pour le cycle féminin. C’est un bourgeon qu’on va retrouver à tous les stades de la vie d’une femme. Et j’adore les framboises ! (On rigole toutes les deux.)
Il y a aussi la ballote fétide qui était donnée historiquement aux femmes « hystériques » (même si on sait que ce terme ne veut plus rien dire aujourd’hui). C’est aussi une plante mal-aimée, parce qu’elle n’est pas bonne au goût (son nom en dit long) mais qui a des vertus très intéressantes sur les troubles de la spasmophilie, le stress et la digestion. Et contrairement aux idées reçues, elle n’est pas réservée qu’à la femme !
Vous commercialisez les produits du Laboratoire Herbiolys. Comment avez-vous connu notre marque ?
J’ai connu Herbiolys car les produits ont le label Nature et Progrès qui pour moi est déterminant. Je ne vends que des produits issus de l’Agriculture Biologique et français (quand c’est possible) mais l’exigence va bien au-delà notamment avec le label Nature et Progrès et le label S.I.M.P.L.E.S.
Vous avez donc ouvert votre herboristerie en avril 2022. Comment se passent vos débuts et comment les gens ont accueilli ce nouveau magasin ?
Très bien, la rue où je suis mène au marché d’Aligre (marché quotidien très prisé), il y a beaucoup de passage et de petits commerçants. Les habitants du quartier sont très attachés à leurs commerces de proximité et les rues (un peu piétonnes) sont très belles. Tous les commerçants et les clients m’ont accueilli à bras ouverts.
L’herboristerie s’est fait une place petit à petit et s’est beaucoup développée grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux. En plus il n’y a pas beaucoup d’herboristeries à Paris.
Qu’est-ce qui selon vous, différencie votre herboristerie ?
C’est une herboristerie qui propose des produits 100% bio. Je dirais que ce qui me différencie en premier, c’est la qualité des plantes que je propose. Plusieurs clients m’ont dit avoir remarqué une vraie différence de qualité par rapport à d’autres herboristeries.
Également je suis docteure en pharmacie et cela rassure énormément certains de mes clients. Ils ont davantage confiance en mes conseils et reviennent régulièrement.
En tout cas je suis très contente de mon choix de quartier et de ma clientèle.
Quel est selon vous le secret de votre réussite ?
Je pense que j’ai un très bel emplacement, j’ai beaucoup de chance. L’herboristerie est jolie, par choix, car j’ai beaucoup investi dans les travaux et la décoration. Je voulais que les gens s’y sentent bien ; et puis pour moi aussi, j’y passe la plupart de mon temps. Je voulais dépoussiérer cette image de vieille herboristerie qu’on peut avoir et lui apporter un peu plus de modernité. Je pense que c’est réussi.
Également je pense que mes années de conseils au comptoir des pharmacies m’ont bien formées et c’est très apprécié par mes clients. Je prends le temps de bien les conseiller et il m’arrive même de passer près d’une heure avec un client pour échanger.
Et enfin la qualité des produits que je vends et leurs labels. Et je mets en avant des petits producteurs qu’on ne trouve pas partout : typiquement Herbiolys ; les clients reviennent aussi me voir pour vos produits.
Une petite anecdote pour la fin ?
Il y en a une que j’aime bien raconter à mes clients quand ils découvrent ces affiches en entrant dans mon magasin. Mes arrière-grands-parents étaient herboristes dans les années 1930. Ma maman m’a offert leurs diplômes quand j’ai ouvert la boutique, alors je les ai affichés dans l’herboristerie. Ils veillent sur moi en quelque sorte.
Merci Mathilde.
Merci Sarah.