Coquelicot pétale - Extrait de Plante fraîche Bio
Le jardin de l'amour : histoires mythiques pour la Saint-Valentin
Des mythes grecs à l'empire romain, du Moyen Âge à la Renaissance, les récits d'amour tissés avec des fils divins se mêlent aux plantes. De Perséphone et Hadès à Pyrame et Thisbé, de Tristan et Iseut à Roméo et Juliette, à l'approche de la Saint-Valentin, parcourons ces épopées où amour et nature s'entrelacent.
Perséphone et Hadès
Dans la mythologie grecque Antique, Perséphone naît de l'union entre Déméter, déesse des cultures et des moissons, et Zeus.
Le charme indiscutable de la jeune femme séduit Hadès, dieu des Enfers. Alors qu’elle s’amuse avec les Océanides, il fait s’épanouir devant elle un narcisse. Éblouie par tant de beauté, Perséphone s’arrête pour le cueillir. La terre s’ouvre alors sous ses pieds, et elle tombe dans les Enfers.
Déméter, folle de chagrin, la cherche partout, en délaissant les récoltes. Zeus, qui refuse que la Terre ne s’assèche, parvient à un compromis. Perséphone restera une partie de l’année aux Enfers, et une autre sur l’Olympe. Heureuse, Déméter fait fleurir les champs et c’est ainsi que nait le cycle des saisons.
Le coquelicot (Papaver rhoeas) mêle la teinte passionnée de l'amour (le rouge), à la fragilité, à la délicatesse de Perséphone (les pétales éphémères), et à la marque sombre d'Hadès visible à l’aisselle des pétales.
Il est utilisé pour favoriser un sommeil de meilleure qualité, réduire la tension nerveuse, apaiser l'agitation et atténuer l'irritabilité.
Ce remède s'avère aussi bénéfique en hiver, où il apaise la gorge et le pharynx, en soulageant les chatouillements.
Il pourra ici être associé à la mauve (Malva sylvestris), réputée pour ses mucilages aux propriétés émollientes bénéfiques pour les affections bronchiques, et au marrube blanc (Marrubium vulgare), qui favorise la fluidification des sécrétions bronchiques.
Prendre alors pendant sept jours, matin et soir, 5 gouttes d’extrait hydro-alcoolique de chacune de ces trois plantes, en dehors des repas, et diluées dans un peu d’eau.
Thisbé et Pyrame
Alors que l’Empire Romain est en train de naître, Ovide raconte l’histoire de Thisbé et Pyrame, deux babyloniens.
Ces deux amants prévoient de se rencontrer secrètement sous un mûrier (Morus nigra) en dehors de la ville. Thisbé arrive en premier, mais elle est effrayée par une lionne à la gueule ensanglantée.
En fuyant, elle perd son voile, que la lionne déchire et souille de sang. Quand Pyrame arrive et découvre le voile taché ainsi que les empreintes de la bête, il imagine que Thisbé a été dévorée. De désespoir, il se suicide. Thisbé revient et découvrant le corps inanimé de Pyrame, se donne la mort.
Le mythe raconte que dans ses dernières volontés, Thisbé implore leurs parents de leur offrir un même tombeau et demande au mûrier de conserver l’empreinte de leur sang.
Beaucoup de confusions existent autour des mûres et des mûriers.
Dans l’histoire de Pyrame et Thisbé, il s’agit du murier blanc, Morus alba. Les mûres de ronces Rubus sp. ne doivent pas être confondues avec celles de ces deux arbres. Morus alba et Morus nigra furent beaucoup utilisés dans la culture des vers à soie.
L’usage traditionnel médicinal est également assez proche pour ces deux espèces.
Elles contribuent au maintien de l'équilibre du métabolisme des glucides du corps, en participant à la régulation de la glycémie.
Tristan et Iseut
« Belle amie, ainsi en va-t-il de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous »
La légende médiévale de Tristan et Iseut aurait vu le jour au XIIe siècle. L'intrigue se déroule en Cornouailles, en Irlande et en Bretagne. Il existe divers manuscrits, offrant plusieurs interprétations de cette histoire d'amour.
Le roi Marc de Cornouailles charge son neveu Tristan d'aller quérir la princesse Iseut la Blonde pour en faire son épouse. Par mégarde, les deux jeunes gens boivent le philtre d'amour. Bien qu'Iseut épouse Marc, à qui elle était promise, son amour pour Tristan persiste. Tristan épousera quant à lui, une autre Iseut, Iseut la Blanche, à contrecœur.
Le poème de Marie de France, le Lai du Chèvrefeuille, reprend un épisode de cette histoire, qui introduit le chèvrefeuille et le noisetier (Corylus avellana). Tristan, chassé par Marc, se réfugie en forêt où il grave son nom sur un coudrier pour faire parvenir à Iseut un message secret : comme le chèvrefeuille et le noisetier, une fois enlacés, ils ne pourraient plus vivre l’un sans l’autre.
A la mort des deux amants, Marc les fera inhumer côte à côte.
Chèvrefeuille (Lonicera caprifolium)
La Fleur de Bach n°16, Honeysuckle, est précieuse pour ceux qui vivent dans le passé, empreints de nostalgie et de regrets. Elle favorise le détachement des personnes et des lieux, permettant d'évoquer le passé sans être submergé émotionnellement. En encourageant à vivre et agir dans le présent tout en honorant l'histoire, elle offre une évolution positive vers un état d'esprit plus équilibré, et centré sur l’instant.
Pour tirer pleinement profit de ses qualités, il est recommandé de prendre 3 gouttes de cette essence florale 3 fois par jour, directement sous la langue ou diluées dans un fond d'eau peu minéralisée, idéalement à distance des repas. Cette utilisation est préconisée sur une période de trois semaines afin d'instaurer progressivement un changement positif dans l’état émotionnel.
Arbuste à rameaux flexibles commun en lisières de bois, taillis et haies, le noisetier nous offre ses feuilles, ses jeunes rameaux et ses bourgeons. Riche en tanins astringents, il se révèle précieux pour soulager les problèmes d'insuffisance veineuse tels que les hémorroïdes ou les jambes lourdes, ainsi que les troubles digestifs légers, notamment les diarrhées.
En cas de crise hémorroïdaire, une recommandation serait de prendre, pendant trois semaines, 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de noisetier le matin et à midi, en combinaison avec 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de marronnier (Aesculus hippocastanum) et 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de cyprès (Cupressus sempervirens). Il est crucial de prêter une attention particulière à l'alimentation et à l'hygiène de vie pendant cette période. En cas de persistance des symptômes, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé.
Le bourgeon du noisetier est employé comme remède respiratoire. Agissant comme un excellent draineur pulmonaire, il est réputé pour améliorer l'élasticité du tissu bronchique et apaiser le système nerveux.
Pour soulager l'asthme allergique, un exemple de recommandation serait de prendre, pendant 21 jours, 5 gouttes de gemmothérapie de noisetier le matin et le soir, associées à 5 gouttes de gemmothérapie de cassis (Ribes nigrum) et 5 gouttes de gemmothérapie d'aulne glutineux (Alnus glutinosa).
Roméo et Juliette
« Qu'y a-t-il en un nom ? Ce que nous nommons rose, sous un autre nom, sentirait aussi bon »
Au XVIe siècle, Shakespeare raconte l’histoire de Roméo et Juliette, dans la ville italienne de Vérone.
La rivalité entre les Capulet et les Montaigu ensanglante la ville sous le regard désapprobateur du prince Escalus. Roméo, héritier des Montaigu, vit dans la mélancolie à cause de Rosaline, dont il est éperdument amoureux, mais qui le repousse.
Lors d'une fête, il rencontre Juliette. Elle prend rapidement la place de Rosaline dans son cœur. Leur amour, condamné dès le départ, évolue dans l'ombre des querelles familiales.
Très vite, ils se marient, en secret. Roméo sera banni suite aux morts qu’il aura provoquées tandis que Juliette sera forcée à se remarier avec l’homme à qui elle était promise. Pour y échapper, elle boit un philtre d’amour lui donnant l’apparence d’une morte. Roméo n’ayant pas été informé de la supercherie, se suicide en avalant une fiole de poison. A son réveil, Juliette, horrifiée devant le corps sans vie de Roméo, se donnera la mort à son tour. Cet épisode n’est pas sans rappeler la fin tragique du mythe de Pyrame et Thisbé…
La rose devient ici une métaphore du romantisme, de l'amour interdit et de la douleur associée. L’amour des deux amants transcende les obstacles de noms de famille ennemis et la rose illustre la profondeur et la sincérité de leur relation, malgré les conflits qui les entourent.
Rose de Provins (Rosa gallica)
La Rose de Provins (Rosa gallica) est l’une des espèces de rosiers les plus anciennement cultivées. Déjà connue des Grecs et Romains, elle était commune dans les jardins du Moyen Âge.
Au XIXème siècle, c’est l’une des espèces les plus répandues.
C’est aussi elle qui, durant des siècles, fut la seule à être utilisée à des fins médicinales : eau de rose, sirop de rose, miel rosat, vin et vinaigre de rose, etc. Elle est ainsi également surnommée « rose des apothicaires ».
Ses composés polyphénoliques sont nombreux et divers, et confèrent des propriétés astringentes, anti-inflammatoires, et cicatrisantes.
Voici un exemple d’accompagnement d’une diarrhée légère et passagère.
Pendant trois jours, prendre 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de rose de Provins le matin et à midi, avec 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de ronce (Rubus fruticosus) et 5 gouttes d'extrait hydro-alcoolique de salicaire (Lythrum salicaria). Si les symptômes persistent, la consultation d’un médecin sera nécessaire.
La rose pourra aussi s’utiliser en gargarisme afin de soulager les chatouillements de la gorge.
Retrouvez aussi la rose avec ses propriétés adoucissantes en usage externe dans l’Huile bien-être Rose de Provins ou dans le savon Rosaline, parfaitement adaptés aux peaux les plus fragiles.
Ces mythes et légendes révèlent un lien profond entre les émotions humaines et le règne végétal. Chaque histoire évoque la fusion entre les passions du cœur et le pouvoir symbolique des plantes. Le point commun pour toutes est que l'Amour trouve sa longévité, au-delà de la vie elle-même, pour s'épanouir dans l'éternité de la mort. Aimer une fois, c’est aimer toujours.
Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle