Les plantes d’une grossesse harmonieuse

Posté le02/05/2023

La grossesse est un état physiologique très particulier de la future mère mobilisant toute l’attention. Pendant environ 9 mois, le corps se transforme et se met au service du fœtus. En France nous disposons d’un parcours médical complet : examens prénataux, examens biologiques, échographies, préparation à l’accouchement. Les plantes peuvent y trouver leur place. La phytothérapie appliquée aux femmes, à leur grossesse et à l’accouchement, naît d’un usage traditionnel extrêmement ancien, riche de solutions. 

En voici quelques exemples !

 

En avoir dans le ventre : la force et la générosité des femmes enceintes

 

L’ovule fécondé, devenu zygote, voyage le long de la trompe utérine, vers l’utérus. Rapidement il se divise et devient un embryon. Il s’implante alors dans la paroi utérine, l’endomètre. Après 8 à 10 semaines, les multiplications cellulaires ont été assez nombreuses pour qu’il prenne une apparence humaine : c’est le fœtus. Par l’intermédiaire du placenta, il reçoit l’oxygène et les nutriments qui lui sont nécessaires tout en évacuant ses déchets. Ces derniers se retrouvent dans le système circulatoire de la mère. Le placenta joue un rôle d’interface mais assure également une fonction endocrine. En effet, il régule les taux d’hormones : pendant les premiers mois, il empêche les contractions utérines évitant l’expulsion du fœtus ; pendant les dernières semaines, au contraire il provoque les contractions libérant enfin le nouveau-né.

 

Avant de craquer : les vergetures

 

Les vergetures peuvent apparaître à partir du second trimestre. Le fœtus se développe et la peau est étirée… mais trop rapidement : les fibres d’élastine et de collagène se rompent, créant les vergetures.

Pour limiter leur apparition, après la douche masser le ventre, la poitrine, les hanches, les cuisses et les fesses avec un macérât huileux de pâquerette. Il stimule la microcirculation et atténue l’inflammation provoquée par la dégradation du tissu cutané. Ce macérât est aussi réputé pour son action tonifiante et raffermissante de la poitrine.

Macérat huileux de pâquerette bio - Huile bien-être Herbiolys

 

D’un bout à l’autre du système digestif


Nausées et vomissements

Avec les changements hormonaux et une sensibilité nerveuse accrue, nausées et vomissements sont courants. Le gingembre (Zingiber officinale) et la menthe poivrée (Mentha piperita) sont d’excellents anti-nauséeux. Un centimètre de racine de gingembre frais peut être consommé chaque jour, soit environ 5 gr. Râpé sur les plats, sucé en lamelles, ou en tisane, il y a le choix ! Par prudence, limiter l’usage à 1 semaine. Il est à éviter lors de gastrites ou de maladie inflammatoire de l’intestin en phase aiguë.

La mélisse (Melissa officinalis), le bourgeon de figuier (Ficus carica) ou de viorne (Viburnum lantana) complèteront le soin avec leur action anti-spasmodique.

Phytothérapie Mélisse - Extrait de plantes fraîches bio Herbiolys

Mélisse (Melissa officinalis)


Voici une proposition de tisane à tester sur 3 à 5 jours :

Pour un litre d’eau, mettre 1 cm de racine de gingembre tronçonné finement et 10 gr de feuilles de menthe poivrée. Porter à ébullition, couper le feu, puis filtrer après 5 min d’infusion. Ajouter 30 gouttes d’extrait hydro-alcoolique de mélisse (l’éthanol s’évapore aux alentours de 80°C). Lorsque la tisane est totalement refroidie, ajouter 15 gouttes de gemmothérapie sans alcool de figuier. Cette tisane est à boire tout au long de la journée, en dehors des repas.

Gemmothérapie sans alcool de figuier - Herbiolys

Bourgeon de figuier (Ficus carica)


En complément il sera possible d’utiliser l’huile essentielle de citron en olfactothérapie : respirer en déplaçant de gauche à droite un flacon ouvert sous le nez. Nous vous recommandons celle du Laboratoire Karandja, très qualitative.

Noter que les vomissements fragilisent l’émail dentaire à cause de l’acidité gastrique. Il est recommandé de se rincer la bouche avec de l’eau juste après avoir vomi. Attendre au moins une heure avant un brossage pour que le pH de la bouche ait retrouvé sa valeur normale.

Reflux gastrique et constipation

Les hormones de la femme enceinte induisent un relâchement musculaire afin que le fœtus ne soit pas expulsé.  Le corps se transforme sans trop de résistance. Cela concerne tous les muscles y compris ceux du système digestif où le péristaltisme perd en efficacité. Les mouvements de l’œsophage sont moins puissants, les sucs gastriques remontent plus facilement. Le colon peine à conduire les selles jusqu’au rectum, qui n’arrive peut-être plus à se contracter avec assez d’entrain.

Par ailleurs, en grandissant, le fœtus va comprimer ces zones, limitant encore les mouvements.

 

Reflux gastrique

Pour soulager l’inflammation, tester le jus de pomme de terre crue. Très alcalin, il va tamponner l’acidité gastrique. Pour l’obtenir, râper 30 min avant les deux principaux repas, une demi pomme de terre crue. Extraire le jus à l’aide d’une étamine et le boire. Il est également cicatrisant et anti-inflammatoire.

Le gel d’aloe vera de qualité alimentaire, pourra adoucir la muqueuse grâce à ses polysaccharides. Prendre 1 cuillère à soupe le matin et 1 cuillère à soupe le soir pendant 3 à 5 jours pour commencer.

 

Ces remèdes paraissent désuets ? Le bourgeon de tilleul argenté (Tilia tomentosa) avec son action anti-inflammatoire est particulièrement recommandé dans l’accompagnement des reflux. Il sera à associer au bourgeon de Figuier (Ficus carica), anti-spasmodique.

Gemmothérapie sans alcool de Tilleul bio - Herbiolys

Bourgeon de tilleul argenté (Tilia tomentosa)


Prendre 6 gouttes de chaque gemmothérapie sans alcool, 2 fois par jour dans un peu d’eau, en dehors des repas. Tester ce mélange jusqu’à 3 semaines.

 

Constipation

Une alimentation riche en fibres et une bonne hydratation constituent un excellent remède. Marcher quotidiennement est indispensable à une bonne motilité intestinale. Opter pour un marchepied qui offre une meilleure position sur les toilettes.

Si cela ne suffit pas, tester le gel d’aloe vera ; ses polysaccharides provoquent un effet laxatif.

Le psyllium blond est un autre bon allié. Le tégument des graines est riche en mucilages aux effets laxatifs et adoucissants. Pour réaliser un gel, ajouter une cuillère à café de psyllium dans un grand verre d’eau. Remuer, attendre 2 min avant de boire. Augmenter la dose et le nombre de prises quotidiennes de façon progressive en fonction de l’efficacité, sans toutefois dépasser plus de 30 gr par jour.

Autres plantes à mucilages, la mauve et la guimauve pourront être consommées en infusion chaude ou froide. La racine de chicorée torréfiée fonctionne aussi très bien et permet de remplacer le café, qui est déconseillé pendant la grossesse.

La constipation favorise l’apparition d’un autre désagrément : les hémorroïdes.

 

Pas de veine pour le système circulatoire : hémorroïdes et jambes lourdes

 

Victime lui aussi du relâchement musculaire (dû aux hormones gérant le bon déroulement de la grossesse), le retour veineux est plus délicat et insuffisant. Sensation de jambes lourdes et hémorroïdes en sont les symptômes. Ils s’accentueront lorsque le fœtus, en grossissant, comprimera la veine cave inférieure.


Par la voie interne

Le petit-houx (Ruscus aculeatus), le noisetier (Corylus avellana) et le bourgeon de marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum) améliorent le tonus et l’élasticité des vaisseaux sanguins. Anti-inflammatoires, anti-oedémateux, et veinotoniques ils sont recommandés pour la sensation de jambes lourdes et les hémorroïdes. Pour le marronnier d’Inde, c’est le bourgeon qui sera à utiliser au moment de la grossesse car la feuille est déconseillée.

Phytothérapie Petit houx - Extrait de plantes fraîches bio Herbiolys

Petit-houx (Ruscus aculeatus)

 

Pour diminuer les symptômes de l’insuffisance veineuse, diluer dans un fond d’eau à 70°C (afin d’évaporer l’alcool) matin et soir, en dehors des repas, 5 gouttes d’extraits hydro-alcooliques de petit houx et de noisetier, et prendre 5 gouttes de gemmothérapie sans alcool de marronnier matin et soir. Tester cette proposition pendant 21 jours.

Phytothérapie Noisetier - Extrait de plantes fraîches bio Herbiolys

Noisetier (Corylus avellana)


Si les hémorroïdes provoquent des démangeaisons, il est possible d’ajouter au mélange une cuillère à soupe d’hydrolat de camomille romaine, pendant 3 jours. Nous vous recommandons celui du Laboratoire Karandja.

Par la voie externe

Le macérât huileux de marronnier d’Inde décongestionne les hémorroïdes et apaise la sensation de jambes lourdes.

Macérat huileux de Marronnier d'Inde bio - Huile bien-être Herbiolys

Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum)


Le macérât huileux de calendula pourra s’utiliser en alternance pour son action anti-inflammatoire et cicatrisante.

Macérat huileux de Calendula bio - Huile bien-être Herbiolys


En cas d’hémorroïdes, après la douche, appliquer le macérât choisi directement sur l’anus. Au préalable, il est possible de pulvériser un hydrolat de camomille romaine.

Pour les sensations de jambes lourdes, masser les jambes matin et soir avec 2 à 3 pulvérisations de macérât de marronnier d’Inde ou de calendula, en partant des pieds et en remontant vers le bassin pour accompagner le retour veineux.

 

Chaud devant : les cystites

 

Les voies urinaires aussi subissent des relâchements musculaires. La vessie se vide plus difficilement et le risque de cystite est augmenté.

Des règles d’hygiène sont à mettre en place. L’hydratation doit être augmentée.

Si malgré la prévention une infection survient, tester sans attendre, dès les premières gênes, la gemmothérapie sans alcool de bruyère commune (Calluna vulgaris). Anti-inflammatoire, antiseptique urinaire, diurétique, elle pourra stopper le développement bactérien. Prendre 3 gouttes toutes les deux heures dans un fond d’eau dès les premières gênes et pendant 2 jours, ensuite prendre 6 gouttes matin, midi et soir.

 

Malgré une utilisation des plantes aussi vieille que l’Homme, les scientifiques n’ont pratiquement jamais étudié leurs effets sur la femme enceinte. Ainsi, bon nombre de plantes ou de compléments alimentaires à base de plantes sont déconseillés de façon systématique pendant la grossesse. Bien souvent il s’agit là d’un principe de précaution justifié par cette absence d’étude. Les praticien.ne.s en herboristerie traditionnelle sont de plus en plus nombreux à être formé.e.s et à être compétent.e.s sur cette période spécifique de la grossesse. Les consulter pour des questions de fertilité, de grossesse, d’accouchement et d’allaitement pourra s’avérer précieux tout au long du parcours.

 

Ces propositions ne permettent pas de se substituer au diagnostic, ni aux prescriptions d'un médecin, ni aux conseils d'un pharmacien ou d’une sage-femme. Aucun traitement médical ne doit être modifié sans l’accord du prescripteur. Les plantes pouvant interagir avec un traitement en place, il est indispensable de signaler la prise de produit de phytothérapie.

 

Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle


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