Comprendre l’anémie et prévenir les carences nutritionnelles grâce aux plantes

Posté le30/01/2023

Bien que nous ayons pour habitude de l’associer à une carence en fer, l’anémie est avant tout une baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang. Cette protéine contenue dans nos globules rouges, appelés encore hématies ou érythrocytes, a pour rôle de conduire l’oxygène depuis nos poumons vers l’ensemble de notre organisme. Riche en fer, elle est responsable de la couleur du sang.

Chaque jour plusieurs milliards de globules rouges sont produits par la moelle osseuse. Pour que cette production se réalise pleinement divers éléments sont à apporter par notre alimentation : du fer, bien sûr, mais aussi de la vitamine B12 et de la vitamine B9.

Il existe différentes anémies, mais rassurons-nous : pour les principales le monde végétal est suffisamment riche pour nous apporter des solutions préventives que ce soit par l’alimentation ou par la phytothérapie.

 

Les différentes anémies


Les anémies centrales sont induites par un défaut de production de la moelle osseuse tandis que les anémies périphériques sont provoquées par une destruction ou une perte d’hématies.

Afin de classer les différentes formes d’anémies, deux critères principaux sont analysés :

  • la taille des hématies, qui permet de distinguer les anémies normocytaires, microcytaires et macrocytaires
  • leur teneur en hémoglobine qui permet de distinguer les anémies normochromes des anémies hypochromes

Bien qu’une anémie puisse être engendrée par de nombreux facteurs, nous nous limiterons ici à celles provoquées par une carence nutritionnelle.

L’anémie la plus fréquente est l’anémie hypochrome microcytaire, c’est-à-dire que les globules rouges sont trop petits et qu’ils contiennent trop peu d’hémoglobine. Cette anémie est causée par une carence en fer dont l’origine peut être multiple : insuffisance de l’apport alimentaire, grossesse ou hémorragie par exemple. Moins fréquente, l’anémie macrocytaire peut être induite par une carence en vitamine B9 et en vitamine B12.

 

Éviter la carence en fer

 

Par l’alimentation

L’alimentation offre deux formes de fer, le fer ferrique Fe2+ d’origine animale et le fer ferreux Fe3+ d’origine végétale. Les études scientifiques s’accordent sur le fait que non seulement les végétaux contiennent moins de fer que les produits animaux, mais en plus la nature de ce fer est moins assimilable et moins biodisponible. Le fer ferrique Fe2+ est la forme absorbée par nos cellules intestinales. Le fer ferreux Fe3+ est combiné à des molécules plus complexes qui le rendent difficilement accessible, réduisant la possible oxydation en fer ferrique Fe2+.

Pour améliorer l’absorption on accompagnera nos repas de choux, de kiwi, d’orange, de citron. La vitamine C améliore l’assimilation du fer végétal en oxydant le fer ferreux Fe3+ en fer ferrique Fe2+.

Les produits laitiers, au contraire, semblent la diminuer à cause du calcium, de même que des boissons riches en polyphénols telles que le thé, le café, le jus de petits fruits rouges (raisin, cassis, myrtille). Les produits laitiers, de même que le thé et le café seront à consommer de préférence en dehors des repas.

Les légumineuses, qui contiennent une quantité notable de fer, devront être mises à tremper 48h avant cuisson, et l’eau sera à changer deux ou trois fois. Le trempage, en levant la dormance des graines, va activer des enzymes, les phytases, qui permettent la libération de fer. L’acidification de purée de légumineuses par l’addition de jus de citron l’augmente aussi.

Les algues séchées contiennent du fer en quantité notables ; vous pouvez ajouter sur vos salades, vos soupes et vos veloutés un mélange de paillettes de dulse, nori, kombu, wakamé etc. Les graines oléagineuses, le cacao ou les abricots secs peuvent compléter l’apport. Les graines germées sont elles aussi d’excellentes sources de vitamines et minéraux. L’afalfa est particulièrement intéressante pour ses teneurs en fer et en vitamines C.

Une alimentation équilibrée incluant une belle part de fruits et de légumes frais riches en vitamines C, et des sources végétales intéressantes en fer, permettront de couvrir nos besoins.

 

Par la supplémentation

Pour une assimilation optimale il sera utile de privilégier les compléments alimentaires présentant le fer sous forme de bis-glycinate. De plus, le bis-glycinate de fer ne provoque pas de problème de constipation comme cela peut-être le cas avec d’autres formes de fer.

Les compléments alimentaires à base de poudre de spiruline sont aussi séduisants, surtout lorsqu’ils contiennent de la vitamine C. Cette cyanobactérie serait non seulement riche en fer, mais aussi en vitamine B12. Restons prudents toutefois : ce dernier point fait controverse. En effet il pourrait s’agir d’une molécule analogue à la B12 qui se comporterait comme un compétiteur limitant l’assimilation et augmentant le risque de carence pour cette vitamine.

 

Éviter la carence en vitamines B9 et B12

 

La vitamine B9 est présente naturellement dans de nombreux aliments tels que les légumes verts, les fruits, les graines oléagineuses, les légumineuses, les produits laitiers et les abats. Elle fait surtout défaut chez les populations dénutries et dans les milieux très défavorisés. Nécessaire à la division cellulaire elle participe au développement du fœtus durant la grossesse comme au mécanisme de cicatrisation et à la production de globules rouges.

La vitamine B12 participe à de nombreux processus vitaux de notre organisme tels que la synthèse de l’ADN et la multiplication cellulaire, dont celles des globules rouges. Elle est produite par des bactéries présentent dans le tube digestif des herbivores puis se stocke dans leurs muscles. Seule la consommation de viande nous permettra d’obtenir un apport suffisant.

Le régime végétalien est dépourvu de source de vitamine B12, et le régime végétarien en apporte une quantité insuffisante. Les personnes qui adoptent ces régimes doivent impérativement se supplémenter pour ne pas mettre en péril les processus vitaux.

 

Par la supplémentation

Il existe de nombreux compléments alimentaires contenant de la vitamine B12 d’origine bactérienne.

Une supplémentation en vitamine B9 est recommandée par les autorités de santé chez les femmes désireuses de concevoir un enfant. Pour être efficace, cette prévention doit être entreprise 4 semaines avant la conception et se poursuivre 8 semaines après celle-ci.

 

Des solutions en phytothérapie

 

Phytothérapie de Framboisier - Extrait de plantes fraîches bio Herbiolys

Feuilles de Framboisier


Les feuilles de framboisier (Rubus ideaus) contiennent elles aussi des vitamines et des minéraux, dont le fer et la vitamine C. Traditionnellement utilisées pour la santé féminine, elles permettent de limiter les anémies causées par les menstruations.

La patience des moines (Rumex patienta) contient du fer et de la vitamine C. Elle est traditionnellement recommandée dans le traitement des asthénies liées à un manque de fer. Prudence toutefois, un usage prolongé n’est pas recommandé chez la femme enceinte et allaitante et elle est déconseillée chez les personnes souffrant de calculs rénaux. Dans ce cas il est possible de substituer la patience par l’ortie (Urtica dioïca) qui contient de nombreux minéraux dont le fer.

Le cresson des fontaines (Nasturnium officinale) est riche en vitamine C, en B9 et en fer. Comme pour la patience, il est déconseillé en cas de calculs rénaux. A cause de sa teneur en vitamine K, il est également à éviter chez les personnes sous anti-coagulants.

Réalisez un mélange avec les trois extraits hydro-alcooliques de plantes fraîches. Pendant 3 mois, par cures de 21 jours séparées de 7 jours, diluer 15 gouttes de chaque matin et soir en dehors des repas dans un peu d’eau.


Une alternative en gemmothérapie ? Le macérât glycériné de bourgeon de saule blanc (Salix alba) est préconisé dans l’accompagnement de l’anémie car il renforcerait et augmenterait la production de globules rouges. Pendant 21 jours, diluer dans un peu d’eau 15 gouttes matin et soir, 20 minutes avant le repas. Il sera possible de renouveler ou d’alterner avec le mélange d’extraits de plantes après les 7 jours d’arrêt. Plusieurs contre-indications et précautions sont à connaître avant d’utiliser ce bourgeon. Il est contre-indiqué chez les personnes allergiques aux dérivés salicylés ou sous anticoagulants. Enfin, l'utilisation est contre-indiquée pendant la grossesse et pendant l'allaitement.

 

Dans notre organisme le fer circule en circuit fermé lorsque nous ne perdons pas de sang : le fer des globules rouges qui arrivent en fin de vie est recyclé dans les nouveaux globules rouges.

Une alimentation variée et équilibrée permettra de couvrir les besoins en fer ainsi qu’en vitamines B9 et B12. Il n’existerait pas plus de risque d’anémie chez les végétariens et végétaliens que chez les omnivores et les flexitariens. Ce sont les femmes en âge de procréer ou enceintes qui sont particulièrement vulnérables avec les menstruations et la grossesse.

La complémentation en fer n’est recommandée qu’en cas de carence avérée et diagnostiquée par un médecin d’après les résultats d’analyses sanguines. Les symptômes sont divers et s’expliquent par un manque d’oxygène dans l’organisme : cheveux secs et cassants, fatigue inhabituelle, pâleur, essoufflement, maux de têtes, vertiges, palpitations. Les conseils du médecin seront à respecter et la phytothérapie ne devra pas se substituer au traitement médical prescrit.

Pour ne pas en arriver là, soignons notre alimentation !

 

Claire Mison, praticienne en Herboristerie traditionnelle


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